Waseskun
Présenté dans le cadre du OFF Festival cinéma du monde de Sherbrooke, en collaboration avec la Salle Le Tremplin.
Waseskun
En nomination aux prix Écrans canadiens 2017
Présenté en première estrienne
En présence du réalisateur
Waseskun se présente comme la suite logique de De prisons en prisons, le précédent film de Steve Patry, candidat au Prix Jutra du meilleur documentaire en 2015. C’est, en effet, lors de ce tournage que le cinéaste découvrit le centre de guérison Waseskun, un établissement de détention alternatif pour des hommes de tous âges provenant de différentes communautés autochtones et ayant un passé criminel. Bénéficiant d’un accès sans précédent, Steve Patry plonge dans le quotidien du centre, en prêtant attention tant aux lieux qu’à ceux qui les occupent. Conçu comme une série de tableaux qui explorent tous les aspects du centre, le film décrit sans tabou la complexe reconstruction d’hommes en lutte contre eux-mêmes. La philosophie du centre repose sur l’inclusion de la spiritualité et de la médecine traditionnelle à l’intérieur même du processus thérapeutique. À Waseskun, la guérison ne passe pas par l’effacement du passé, mais, au contraire, par la réappropriation de son identité et de sa culture ancestrale. Le film devient ainsi la chronique sensible de rescapés de l’enfer social et familial qui ont pris la difficile décision de lutter pour réintégrer la société.
Waseskun est un mot cri désignant « le moment après une tempête, où les nuages se dissipent, laissant apparaître le bleu du ciel et les premiers rayons de soleil ».
Steve Patry répondra aux questions du public après cette représentation qui est une première estrienne. Ce film, produit par Nathalie Cloutier et Denis McCready de l’ONF, a été mis en nomination aux prix Écrans canadiens 2017 dans la catégorie Prix Ted-Rogers du meilleur long métrage documentaire et dans la catégorie Meilleur montage dans un long métrage documentaire.
Cette projection sera présentée le jeudi 23 février, 19 h, à la Salle Le Tremplin.
Une autre projection est organisée dans le cadre du OFF, soit Le vieil indien le 26 janvier 2017.
Billetterie :
Tarifs : Régulier 9 $ / Étudiant 5 $
Billets en vente à la Salle Le Tremplin (97, rue Wellington Sud, Sherbrooke)
Réservations : 819 565-4141 poste 105
Steve Patry
Steve Patry est un réalisateur documentaire dont les œuvres ont une profonde visée sociale. Détenteur d’un diplôme en cinéma de l’Université de Montréal, il coréalise avec trois jeunes cinéastes un long métrage documentaire intitulé Asteur en 2003. Cette première réalisation est rapidement suivie d’un autre projet collectif, le court métrage expérimental Imbroglio (2005), qui connaîtra une belle carrière dans les festivals québécois et européens. Il participe ensuite à Télé sans frontières et commence à réaliser et à travailler sur des projets qui se concentrent plus spécifiquement sur des enjeux sociaux ou politiques. C’est ainsi qu’il collabore notamment à Actualités citoyennes, un projet de vidéoblog développé par Santiago Bertolino à l’ONF.
Cette passion pour les œuvres engagées se concrétise lors des trois aventures suivantes de Steve Patry. Avec Bertolino, il est l’un des cofondateurs de la coopérative de travail Funambules Médias, au sein de laquelle il produit plusieurs reportages à caractère social et réalise le court métrage Seules, les pierres n’arrêteront pas l’occupation (2012). En parallèle, il commence à donner des ateliers de formation à la vidéo citoyenne dans les milieux communautaires. Cette expérience lui permet d’aller à la rencontre de personnes marginalisées et de découvrir leur mode de vie. Il s’intéresse tout particulièrement à ceux qui tentent de changer le cours de leur existence et de lutter contre les barrières sociales et psychologiques. En 2011, il entame ainsi l’écriture et la réalisation de son premier long métrage documentaire. Diffusé en 2014, De prisons en prisons reçoit une mention spéciale du jury aux RIDM et une nomination au Prix Jutra du meilleur long métrage documentaire. Incursion émouvante et lucide dans le quotidien de trois ex-détenu(e)s qui tentent de réintégrer la société et de vaincre leurs dépendances, De prisons en prisons révèle une démarche de cinéaste sensible, discrète et assurée. Dans ce documentaire filmé au plus près de trois écorchés vifs, les protagonistes accordent une confiance rare au cinéaste.
Cette plongée dans le quotidien d’ex-détenu(e)s amène Patry à développer Waseskun son second long métrage documentaire, qui porte sur un centre de guérison pour détenus autochtones. Doté d’une empathie dénuée de naïveté qui lui permet d’extraire de leurs expériences intimes des moments empreints d’humanité et révélateurs d’un problème de société plus large, il propose dans ce deuxième long métrage un regard différent, sans jugement ni complaisance, sur les enjeux entourant la réinsertion sociale des détenus. À travers la lutte intérieure d’hommes brisés par les abus et la violence, Steve Patry démontre que la guérison ne passe pas par l’effacement du passé mais au contraire par la réappropriation de son identité et de sa culture ancestrale. Il pratique ainsi un cinéma documentaire qui soit vecteur de réflexion sociale et se fait porte-parole des plus vulnérables.