Inuk en colère
Prix Alanis Obomsawin pour le meilleur documentaire – ImagineNATIVE 2016
Prix du public – Hot Docs 2016
Prix Magnus-Isacsson – Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal 2016
Dans son long métrage documentaire Inuk en colère, la cinéaste Alethea Arnaquq-Baril se joint à une nouvelle génération d’Inuits technophiles, qui mettent tout en oeuvre pour casser les perceptions bien ancrées à l’égard de la chasse au phoque. Bien que la chasse au phoque commerciale soit pratiquée en majeure partie par les Inuit de l’Arctique, les campagnes contre cette activité ont engendré une perception qui les empêche de jouer un rôle central dans le marché de la peau de phoque. Les militants inuits ont décidé de s’inviter au débat. Pour cela, ils s’emploient à désorganiser les campagnes de financement des groupes de défense des droits des animaux en déployant tout l’arsenal des médias sociaux et en inventant d’autres tactiques, comme celle des égoportraits d’Inuit portant des vêtements en peau de phoque.
La viande de phoque est un aliment de base chez les Inuit, et une partie des peaux est vendue pour contrebalancer le coût faramineux de la chasse. Dispersée sur de vastes étendues de terre et d’eau, la population inuite assume une immense responsabilité en matière de protection de l’environnement. Alors qu’elle fait pression pour contribuer de manière durable à l’économie mondiale, elle doit lutter contre une armée de militants très bien financés et de vedettes bien intentionnées.
Armée de ses caméras, Alethea Arnaquq-Baril parcourt l’Arctique canadien pour donner la parole à ceux et celles que les militants se donnent rarement la peine de rencontrer : les chasseurs, les artisans, les familles dont la subsistance et la survie dépendent essentiellement de la chasse au phoque. Elle accompagne un groupe d’étudiants qui se rend en Europe pour plaider la cause inuite devant un groupe spécial de l’Union européenne.
Le film entremêle la réalité du peuple inuit au récit de ses confrontations avec les opposants à la chasse au phoque et avec les nations qui exploitent les ressources minières sur le territoire inuit tout en détruisant la principale économie durable accessible aux habitants de ce territoire. « Il faut redresser le préjudice culturel que l’on nous cause en ne nous laissant pas d’autre option que de forer le sol pour exploiter notre environnement naturel. C’est ce que nous revendiquons en tant que peuple », clame un étudiant dans le film.
Voir la bande annonceAlethea Arnaquq-Baril
Alethea Arnaquq-Baril est une cinéaste inuite de l’Arctique canadien, où est établie sa maison de production, Unikkaat Studios. Pour réaliser son documentaire primé Tunniit: Retracing the Lines of Inuit Tattoos, diffusé sur les ondes d’APTN, Alethea a parcouru l’Arctique pour s’entretenir avec des aînés sur les pratiques du tatouage inuit et sur les causes de sa disparition quasi totale — avant de se faire faire elle-même un tatouage facial traditionnel. Elle a aussi réalisé le fascinant court métrage Inuit High Kick, l’animation de l’ONF récompensée Lumaajuuq, ainsi que le court métrage d’animation Sloth. Ce dernier faisait partie des 15 courts métrages sélectionnés par le réputé programmateur Danny Lennon pour le programme de projections de Téléfilm Perspective Canada présenté au Marché du film du Festival de Cannes. Alethea Arnaquq-Baril est productrice exécutive du film primé Throat Song de Miranda de Pencier. Elle a coproduit le long métrage documentaire de John Walker Arctic Defenders et, avec White Pine Pictures, le long métrage documentaire Experimental Eskimos. Plus récemment, Alethea a réalisé Aviliaq: Entwined dans le cadre du projet Embargo.