Tous, nous avons connu de ces jours où les heures deviennent éternelles.
En ces temps d’hiver sur nos vies, la lumière rétrécit, les humeurs sont grises et pèse sur nous cette impression d’avoir, dans les poches, de lourdes pierres qui nous tirent vers le bas. La dépression, la mélancolie, la tristesse sont des états humains que nous n’aimons pas vivre. Perçus souvent comme des « empêcheurs de tourner en rond », ces symptômes sont soumis, dans notre culture actuelle de performance, à une véritable lutte. Il s’agit souvent d’apprendre à les contrôler, les gérer, plutôt que d’apprendre à les côtoyer et à les traverser.
Pourtant, ils ont aussi, pour peu qu’on les tolère un brin, le pouvoir de nous révéler à nous-mêmes et de nous guider vers les réaménagements nécessaires à une vie plus ajustée à qui nous sommes. Ils nous apprennent la profondeur de nos sentiments, l’humilité, nous invitent au retrait de la vie active et à l’écoute de ce silence qui, lorsqu’il est dépassé, peut nous amener à entendre enfin ce qui cherche à se dire, ce qui veut advenir.
Dans les images du film The Hours, une longue méditation sur la difficile conciliation de nos vies intérieures, avec les exigences matérielles de trois époques. Trois femmes, reliées à l’oeuvre de Virginia Woolf, évoluent dans cette quête pénible, mais oh combien magnifique, du sens de l’existence, de la liberté et de la créativité.
Venez échanger le samedi 7 décembre avec l’essayiste primée et enseignante en psychologie Chantale Proulx sur ces thèmes, au O Chevreuil – Taverne Américaine.