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Au service de la Relève cinématographique

En 2002, le MRC du Haut St-François voyait naître entre ses murs un concours de court métrage. Sa fondatrice et directrice, Denise Provencher, s’était donné pour but de propulser sous les feux de la rampe les talents cachés. Le concept a tellement plu que dès 2007, le concours s’élargit à toute l’Estrie. Finalement, en 2011, c’est tout le Québec qui se retrouve à concourir pour cette Course qui porte désormais le nom de “la Course des Régions.” C’est un effet boule de neige qui démontre, sans aucun doute, du besoin retentissant de la Relève de se faire entendre.

A force de côtoyer de près cette nouvelle génération de cinéastes, Denise Provencher a réussi à dresser un portrait de ces artistes émergents: “ Ces jeunes réalisateurs ont un potentiel énorme. Ils sont sensibles et ont un grand esprit d’analyse. Ce sont des personnes qui se questionnent beaucoup sur leur milieu de vie. Ils se sentent concernés par les maux de notre société et veulent en parler. Ils sont interpellés par la singularité de de ceux qui les entourent. Les itinérants, les handicapés, les personnes âgées, tous les laissés-pour-compte ont leurs places dans les films de ces jeunes créateurs… Ce sont des porteurs de vision, des leaders d’opinion, qui se démarquent par leur façon authentique de voir le monde”.

De plus, le fait que la Course s’étend sur toute la province, cela leur permet de voir les choses en grand. Les thématiques des films de candidature, un documentaire-portrait d’un jeune entrepreneur et une fiction promotionnelle du tourisme de leur région, sont aussi une opportunité pour découvrir et mettre en valeur leur lieu de vie. C’est ainsi, que leurs projets artistiques s’inscrivent de façon évidente dans la communauté. De plus, les tournages ayant lieu pendant tout l’été, leur permettent d’aller plus en profondeur dans chaque sujet.

Bien que les jeunes réalisateurs demeurent autonomes dans leurs idées, la Course leur impose quand même un cadre de création afin qu’ils offrent le meilleur d’eux-mêmes. Pour cela, plusieurs choses sont mises en place: un budget de 4000$ leur est alloué, une formation accélérée au prestigieux institut de l’INIS leur est offerte et chaque compétiteur est suivi par un professionnel tout au long de son processus de création. La directrice de la Course s’explique à ce sujet en disant que: “ la contrainte chez un bon créateur, va l’aider à performer. Ils ont été choisis parmi plusieurs candidats, ils doivent donc livrer et performer. C’est l’aspect compétitif qui va les pousser à se dépasser”.

L’expérience de la Course des Régions est un premier pas dans le cinéma québécois. Elle permet à ces réalisateurs en herbe de se créer un réseau, d’échanger sur leurs expériences mais surtout de se faire repérer dans le milieu professionnel. La vie des participants après la Course est très importante pour Denise Provencher. C’est pour cela qu’elle va lancer prochainement le site web Cinémergence qui sera dédié à tous les participants (finalistes ou pas). Cette plateforme réunira tous les films de la Course depuis ses débuts, ainsi qu’une fiche d’information et de contact sur chaque réalisateur. Le site sera comme un catalogue de porte-folio que les producteurs en télévision et en cinéma pourront consulter. L’accès sera entièrement gratuit et sera aussi ouvert au grand public. 

Stéphanie Ratovonarivo

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