C’est quoi aller au cinéma ? C’est s’asseoir dans des sièges molletonnées, écouter le pop corn s’écraser sous nos dents, commenter les bandes annonces et s’évader dans un autre monde pendant un instant. Mais le cinéma ce n’est pas que ça. C’est aussi les nuits blanches des scénaristes pour trouver la scène qui fera la différence. C’est aussi les longues heures des acteurs, à se briser la voix pour trouver la bonne intonation… Le cinéma en coulisse, c’est un condensé de défis, de frustrations, de grandes victoires, d’anecdotes et souvent des applaudissements après une dure journée de labeur. Bref, un tournage c’est toute une histoire.
C’est une histoire que la plupart d’entre nous ignorons. Cependant, les Ciné-rencontres du Tremplin 16-30 en ont fait leur cheval de bataille. Dans l’ordre, les Ciné-rencontres c’est une classe de maître, un souper, une projection publique et un débat. Soit 3 à 4 h d’échange et de pure intimité avec des réalisateurs et des professionnels du cinéma québecois. Il est incroyable de voir comment les liens se tissent dans cette ambiance informelle qui caractérise tant la Salle du Tremplin. On est moins d’une vingtaine de personne pour les classes de maîtres et le réalisateur est assis là, à côté de nous. Comme si le monde fastueux du cinéma est finalement accessible à tous. C’est ça l’âme des Ciné-rencontres. Pas de détour, pas de faux-semblant, juste des échanges et de la générosité.
Générosité car c’est aussi l’occasion pour les plus expérimentés de conseiller les cinéastes en herbe. En effet, comme l’explique Ariane Dion-Deslauriers, responsable de la programmation au Tremplin, « il est difficile d’avoir un échange d’idées, de contenu et de technique à l’extérieur des centres de formation spécialisés. Et pour ceux qui ont la chance de faire des études cinématographiques, ils rejoignent par la suite les universités de Montréal ou les grands centres ». Or, grâce au public éclectique des Ciné-rencontres qui est appelé à réagir activement et les réalisateurs invités, ont fait face à un panel original de professeurs.
Les Ciné-rencontres se caractérisent aussi par les collaborations qui y voient le jour. Au détour d’une discussion, un réalisateur fait part de son manque de figurants. Le jeune homme au bout de la table est un comédien débutant. Les cartes d’affaires s’échangent rapidement et chacun y trouve son compte. Beaucoup d’artistes d’ici se font dire que pour réussir, il faut rejoindre la métropole. C’est justement pour parer ce phénomène que les Ciné-rencontres rapprochent le monde du cinéma québecois et les artisans du cinéma en région dans ce local atyique de la Wellington Sud.
Depuis le début de l’année 2014, des court-métrages de vidéastes locaux, sont projetés avant chaque film. Les jeunes réalisateurs ont donc la chance de présenter leurs oeuvres au grand public mais aussi, de recevoir les commentaires de réalisateurs dont la réputation n’est plus à faire. C’est ainsi, que se crée parfois des parrainages.
Ariane Dion Deslauriers définit le Tremplin 16-30 comme un organisme qui veut rendre la culture accessible à tous. C’est bien pour cela que le coût des Ciné-rencontres n’est que de 10$ pour l’ensemble de la manifestation et de 5$ pour la projection seule. Bien que les frais d’organisation soient dispendieux, le comité des Ciné-rencontres ne préfère pas les
imputer aux participants. L’évènement fonctionne grâce à l’intervention de bénévoles passionnés et aux subventions du Ministère de la culture et communications du Québec, dans le cadre de l’éducation des jeunes au cinéma. En deux ans d’existence, l’intérêt pour les Ciné-rencontres n’est plus à démontrer. Désormais, les spectateurs, dont le nombre augmente à chaque session, vont pouvoir profiter du nouveau projecteur de qualité professionnel que la salle du Tremplin a acquis récemment.
Stéphanie Ratovonarivo
Dans le cadre du FCMS, La Ciné-rencontre du Tremplin autour du film Gabrielle permettra au public d’échanger avec la réalisatrice Louise Archambault et le comédien Alexandre Landry
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