M’inscrire à l’infolettre

Soyez les premiers informés de nos événements, nouvelles et concours! Inscrivez-vous à l’infolettre

Supporter le développement cinématographique en Estrie

DOSSIER LE CINÉMA EN ESTRIE

Entrevue avec Marie-Anne O’Reilly, de Cinésis

par Stéphanie Ratovonarivo

La naissance de Cinésis?

Cinésis a été constitué officiellement en juin 2013, et ce, après trois ans de consultation auprès des intervenants du milieu du cinéma, de la vidéo et des arts médiatiques en Estrie. Composé d’un petit comité de sept membres organisateurs, nous nous sommes concertés sur la nécessité de créer un organisme qui regrouperait les créateurs autour d’un point convergent. Le comité est essentiellement composé de réalisateurs établis dans la région. Cependant, il y a aussi des membres stagiaires (étudiants ou amateurs), des organismes ou des sympathisants à notre cause, qui ne travaillent pas forcément dans le milieu, mais qui veulent supporter le développement de cette discipline.

Ce rassemblement est devenu nécessaire car il y a un manque flagrant de support pour cet art dans notre région. Les cinéastes-vidéastes travaillent chacun de leur côté et il n’y a aucun organisme pour les regrouper, leur offrir des ressources adéquates, les représenter auprès des instances publiques ou gouvernementales. L’absence de financement nuit aussi au développement de ces créateurs. À cela se rajoute un manque de reconnaissance de leur travail ainsi qu’un faible réseautage entre les intervenants du milieu.

Cinésis souhaite promouvoir et soutenir la création vidéo indépendante en Estrie, en offrant un lieu physique, de la formation continue, de l’équipement professionnel de production et de postproduction, des ressources humaines qualifiées et de la visibilité à ses membres. De cette façon, l’organisme souhaiterait contrer l’exode massif des artistes vers les grands centres urbains.

Dans ce contexte, qu’en est-il de la relève cinématographique estrienne?

En Estrie, nous avons également un bon bassin de créateurs, malheureusement, ils sont trop peu souvent mis en valeur. La relève est là et elle est dynamique. Le mouvement Kino, la Course de l’Estrie et par la suite la Course des Régions, en sont des preuves vivantes. Mais trop souvent, par manque de perspectives, les jeunes créateurs doivent quitter la région, soit pour compléter leur formation, soit pour débuter leur carrière professionnelle. Certains reviennent s’établir en Estrie, mais ce n’est qu’une faible proportion. Il y a une main d’oeuvre, une expertise qui existe véritablement dans la région. Il faut donc travailler à insuffler un nouvel élan au milieu pour qu’il se développe à son plein potentiel.

Le problème c’est que dans le milieu du cinéma, nous pensons souvent que tout se fait à Montréal. Il est vrai que la métropole monopolise effectivement beaucoup de ressources, mais la création, elle, se fait partout sur le territoire. Avec Cinésis, nous avons pu développer des contacts avec d’autres organismes situés en région et qui ont des mandats similaires au nôtre. Il est étonnant de voir à quel point le milieu est effervescent dans des régions telles que le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou le Bas-Saint-Laurent.

Concrètement, quelles sont vos pistes de travail pour relancer le développement du cinéma en région?

Nos premières actions ont été d’approcher le RFAVQ (Regroupement pour la formation en audiovisuel du Québec), afin que nos membres puissent bénéficier de tarifs réduits sur les formations offertes – plus d’une centaine par année – ce qui est maintenant chose faite.

Nous avons également développé un partenariat avec la salle du Parvis pour donner accès à un lieu de diffusion adéquatement équipé à un tarif avantageux. En effet, notre principale préoccupation est de donner une vitrine aux créateurs de la région en leur donnant l’occasion de présenter leurs oeuvres et faire connaître leur travail. C’est donc tout naturellement que nous avons approché le Festival de cinéma du monde de Sherbrooke, pour intégrer une soirée de projection de courts-métrages dédiée aux réalisateurs de la région, à l’intérieur de la programmation.

Cette collaboration a donné lieu à un appel de candidatures aux réalisateurs de l’Estrie. Par la suite, nous avons constitué un jury pour évaluer les oeuvres soumises. Le Festival y est aussi allé de l’avant en proposant le Prix Cercle d’or pour le Meilleur court-métrage de la région estrienne. Cette initiative, que nous espérons renouveler pour les éditions suivantes du FCMS, est une grande opportunité les vidéastes d’ici.

Il va de soi que Cinésis est encore un jeune organisme. Nos autres services sont encore en cours de développement. Nous espérons, rapidement, avoir nos propres locaux, un parc de location d’équipement, des services techniques, un bottin de ressources, des formations en région, etc. Nous voyons grand, mais il faut y aller étape par étape!

Stéphanie Ratovonarivo

Partager cet article

Facebook